SUR LES TRAVAUX DE MARIE PINOTEAU
Elle
dit … Pas tout de suite. Elle regarde d’abord si vous
savez voir ses tableaux dans leur autonomie et leur assemblage,
passer du point fixe de la dérive, du déchiffrement
à l’errance entre les signes, si vous pouvez, en
somme, naviguer à l’estime, au rêve éveillé,
au fil d’Ariane intermittent. |
Elle
pétrit, malaxe, unifie, hérisse. La force des
doigts, le doigté, la main ouvrière sur le
bourdonnement des mémoires pour effacer, recouvrir ou,
parfois, retrouver la trame des jours mais confuse et engourdie.
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Dans
les œuvres récentes, il n’y a plus à
distinguer que le ciel et la terre, peut être le ciel et
peut être la terre, l’un et l’autre s’engendrant
en substances inversées et complémentaires. |
J.J. Lerrant
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FER ROUGE
Souvenez
vous la mer quand elle vire au noir. Le jour n'est pas encore
tombé. Le ciel se plombe. La masse liquide roule, gronde,
rugit, bouillonne, ses flots en incessants mouvements. |
Il
faudrait inventer le mot, innover pour Marie Pinoteau. Lectrice au
quotidien des émotions enfouies. Archéologue
recouvrant en place d'exhumer. Lingère des sables du désert
cousant des toiles pour armer ses vaisseaux. |
Notre
univers enfoui sous les couches superposées d'un noir qui
refuse de dire son nom, même sa couleur, puisqu'il naît
de l'accumulation de toutes les autres. Comme nous provenons des
strates du passé. |
J.J. Romagnoli
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